Les compétences relationnelles cachées de la Bachata (et de toutes les danses de couple).

Temps de lecture : 8 minutes

Il fut un temps où je n’aimais pas danser. Ou du moins, c’est ce que je pensais. En réalité, j’avais juste une peur viscérale du regard des autres, de l’humiliation potentielle, de la solitude profonde qui peut surgir lorsque l’on s’expose sur la piste de danse.

Car, qu’on se le dise, danser, que ce soit seul ou en couple, c’est plonger dans un océan de vulnérabilité. Cet article s’attardera principalement sur la danse de couple, en particulier sur celle que j’adore pratiquer: la bachata.

La bachata n’est pas simplement une série de mouvements coordonnés. Elle est bien plus profonde que cela. Elle exige de développer certaines compétences, et devine quoi ?

Ces compétences ne sont pas seulement utiles sur la piste de danse, mais elles sont également essentielles pour construire des relations humaines épanouissantes.

Partie 1 : Les compétences cachées.

1. Vulnérabilité

Danser, que ce soit en solo ou en couple, expose notre vulnérabilité. La peur du jugement peut paralyser même les plus enthousiastes d’entre nous. En se laissant aller, en explorant des mouvements qui défient notre timidité, on s’ouvre à la peur du rejet.

La première étape pour apprendre à danser, ce n’est pas de maîtriser les pas, mais c’est d’accepter notre vulnérabilité. La clé c’est d’abord de t’amuser en premier, pas de chercher à bien danser. Ça passe la plupart du temps par se dandiner. Tu ne danses pas encore vraiment. Tout le monde, en théorie, sait se dandiner.

À ce stade, on apprend à être vulnérable. A prendre du plaisir dans la vulnérabilité, à élargir sa zone de tolérance à la souffrance. Ce truc là, tu peux le développer partout où l’on danse en public, un bar dansant, restau dansant, en club.

J’ai essayé plusieurs styles de danse : le rock, le tango, la valse, le chacha, la salsa, la kizomba, et bien sûr, la bachata. Toutes exigent une grande dose de vulnérabilité. Pourquoi ? Parce que danser ne se limite pas à reproduire des mouvements, mais à exprimer une intention, une émotion, à travers notre corps.

En bachata, on parle de « styling » – ces gestes, cette posture, cette énergie qui rendent la danse belle à regarder. La bachata, avec son « styling », nous pousse à nous ouvrir à nous-mêmes et aux autres, à exprimer notre énergie corporelle avec courage, créant ainsi une danse magnifique et captivante.

2. Écoute et attention à l’autre.

En danse de couple, l’écoute et l’attention sont cruciales. Le leader (souvent l’homme) communique à travers son corps, ses mouvements, ce qu’il souhaite transmettre à sa partenaire, tandis que le follower (souvent la femme) écoute attentivement pour comprendre et répondre à ce qui lui est demandé. Homme et femme peuvent intervertir les rôles si évidemment ils ont appris le rôle inverse.

Que ce soit en bachata ou dans toute autre danse, la connexion entre les partenaires est essentielle.
Si chacun reste dans sa bulle, la danse perd de son harmonie. C’est en écoutant le corps de l’autre et en prêtant attention à son énergie que naît cette connexion profonde. Si les deux personnes ne prêtent pas attention à la communication corporelle de l’autre, ni à l’évolution de la musique, il y aura des couacs et la danse manquera de fluidité et surtout de vie.

En danse, on parle de « connexion » lorsque les deux partenaires s’ouvrent à l’autre et s’écoutent attentivement. Cette connexion se traduit donc par l’équation suivante :

Cette connexion, est ce qui crée un flux harmonieux où chaque partenaire est dans le flow avec l’autre, partageant ainsi un moment d’exception ensemble. Et devine quoi ?

Dans les relations amoureuses, la connexion entre deux personnes est la conséquence cette même équation.

3. Responsabilité et adaptation.

La danse de couple enseigne également la responsabilité personnelle. Chaque danseur est 100% responsable à son niveau. Les codes de la danse servent de langage commun, facilitant la compréhension mutuelle. C’est ce qui permet entre deux partenaires qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam de parler la même langue et de se comprendre.

Si une erreur survient, la responsabilité de l’ajuster repose sur les épaules de chacun, tout comme dans une relation.

Le leader est responsable de son guidage, de sa clarté, de son adaptation. Le follower est responsable d’écouter le guide, de sa réceptivité, de son adaptation. Tout cela exige une communication ouverte, une écoute active, une responsabilité et une adaptation constante de chaque partenaire pour maintenir le flux harmonieux du mouvement.

Par exemple : si j’ai envie de guider une passe précise à ma partenaire, mais qu’elle n’a pas suivi mon guidage.

– Ma responsabilité à mon niveau c’est que j’ai manqué de clarté dans mon lead. Ce qui me demande obligatoirement de réadapter mon guidage pour garder une fluidité dans la danse malgré les possibles couacs de compréhension et d’écoute entre nous.

– La responsabilité au niveau de ma partenaire est de ne pas avoir fait attention à mon lead, elle doit obligatoirement réajuster son écoute et sa réceptivité.

Le lead en danse se traduit par la boucle suivante :

communication > écoute > adaptation > communication (et la responsabilité englobe le tout)

Partie 2 : Le véritable développement des compétences se fait en soirée.

Prendre des cours de danse c’est une chose. On va apprendre durant un laps de temps un enchaînement précis. Le leader apprend le lead et le mouvement du jour, la follower apprend la réponse à ce guidage. Mais un cours de danse est partiellement biaisé, car un enchaînement est défini d’avance, il n’y a pas d’improvisation.

Tout le monde te le dira. En bachata, le véritable apprentissage se fait sur la piste de danse, lors des sociales et soirées SBK (salsa bachata kizomba) quand tu pratiques avec des inconnus.

Ta partenaire a certainement les codes car elle a aussi fait des cours de son côté. Mais elle n’a aucune idée ce que tu vas faire. Personne ne sait ce qu’il va se passer dans cet instant de 4min musicale. Pas de filet de sécurité, pas de mouvement préétabli. Juste toi, ton partenaire, et la musique.

C’est pratiquer à ces soirées que développer l’écoute, l’attention, la communication, l’adaptation, la responsabilité et la vulnérabilité prend le plus de sens.

Conclusion

Au-delà de ses pas gracieux, la bachata et la plupart des danses de couple nous enseigne des compétences relationnelles essentielles. La communication, l’écoute, l’adaptation, la responsabilité et la vulnérabilité sont les piliers d’une danse harmonieuse, tout comme elles le sont dans nos relations interpersonnelles et amoureuses.

Ce sont également ces compétences qui développent comme conséquence indirecte une meilleure confiance et estime de soi dans la vie.

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